Le lundi 19 septembre a eu lieu, au ministère du Travail, une réunion sur les retraites présidée par le Ministre O. Dussopt. Nous y avons finalement été conviés, au titre de notre présence au COR (au départ Olivier Dussopt n’avait convoqué que les 5 syndicats représentatifs du privé + le patronat).
Olivier Dussopt a insisté sur le fait que le gouvernement devait prendre des mesures sur les retraites. Il existe deux scénarios :
- soit par le PLFSS, éventuellement par amendement,
- soit par une loi un peu plus tard.
Olivier Dussopt n’exclue pas un amendement dans le PLFSS et selon le ministre le 49.3 relève d’un exercice parfaitement normal de la démocratie…
L’insistance a été grande de sa part sur l’existence de « déficits » alors que toutes les organisations syndicales dont la FSU ont démontré que ce n’était absolument pas ce que mettait en avant le rapport du COR.
On sait que la présentation des déficits tient beaucoup aux normes comptables retenues, que les évolutions de la part des dépenses de retraites dans le PIB restent tout à fait contrôlées et que c’est la baisse des recettes, via notamment les nombreuses exonérations de cotisations, qu’il faut remettre en cause.
Les organisations syndicales ont fait montre d’une unanimité pour condamner un éventuel passage par amendement au PLFSS et pour s’opposer au recul de l’âge, et a minima pour demander que l’ensemble des sujets soient sur la table (carrières longues, emploi des seniors, transition emploi retraite, etc) avant toute décision.
Nous avons ajouté pour la FSU notre opposition à toute mesure régressive type allongement des durées de cotisations et avons mis l’accent sur le niveau de vie des retraités, la comparabilité à maintenir avec les salaires et donc la question de l’indexation des pensions, et enfin les droits nouveaux qu’il faudrait créer (prise en compte des années d’études, cessation progressive d’activité à rétablir, amélioration de la retraite des femmes par le rétablissement de droits pour les femmes fonctionnaires, etc) et décider des financements en regard de ces objectifs.
On sent de la part du Ministre une forme de « rodage » des arguments en faveur d’une mesure d’âge et/ou d’une augmentation des durées d’assurance, avec mise en avant des déficits, assez inquiétant.
Mais l’unanimité syndicale est une source d’espoir sur ce que nous pourrons construire.