Déclaration de la FSU Meuse CDEN du 11 Décembre 2018
Mme le Préfet,
M. le président du conseil départemental,
M. l’Inspecteur d’Académie,
Mesdames et Messieurs les membres du CDEN,
M. Blanquer évoque à longueur de temps l’Ecole de la confiance. Pourtant il n’a de cesse de contraindre, de soumettre et de déposséder de leur professionnalisme les enseignant-es de ce pays. L’objectif principal du gouvernement auquel il appartient est de baisser la dépense publique quitte à casser le Service Public d’Education
Où est la confiance quand des évaluations sont imposées dès les premiers jours du CP, du CE1, de la seconde, qui mettent à la fois les élèves et les enseignant-es en difficulté, voire en souffrance, quand les pseudos résultats de ces évaluations redescendent sous forme de prescriptions auxquelles aucun acteur de terrain n’a été associé ?
Où est la confiance quand le Ministre supprime la seule instance indépendante d’évaluation des politiques scolaires pour en mettre en place une autre sous son contrôle absolu, quand les responsables de la formation des enseignant-es sont eux aussi nommé-es directement par le Ministre ?
Où est la confiance quand le droit syndical est remis en cause à travers la disparition des instances paritaires ? Le gouvernement aurait-il anticipé ceci en reconnaissant sa responsabilité dans le dysfonctionnement du serveur ministériel, lors de l’ouverture du scrutin des élections professionnelles de la Fonction publique le jeudi 29 Novembre jusqu’au vendredi matin ?
Le budget 2019 quant à lui enterre la priorité à l’Education Nationale. La suppression de 2650 postes d’enseignant-es dans le second degré ainsi que 400 postes de personnels administratifs qui s’ajoutent aux 200 supprimés l’an passé, dans le cadre d’une croissance démographique, n’ont comme seule justification que de répondre aux engagements de suppressions de postes dans la fonction publique, 120 000 d’ici la fin du quinquennat.
Cela n’est aucunement compatible avec l’ambition d’un enseignement de qualité, garant de la réussite de tous les élèves, et d’une bonne administration du système éducatif. Et le Ministre veut compenser la baisse des moyens dans le second degré par le recours aux heures supplémentaires. C’est le retour du « travailler plus pour gagner plus », c’est faire peser sur les seuls personnels le fonctionnement du système éducatif sans leur en donner les moyens. C’est inacceptable pour la FSU!
La réforme du lycée, de la voie professionnelle et l’instauration de « Parcours Sup » conduisent inexorablement à la réduction des ambitions, mettent les établissements en concurrence et exacerbent une sélection qui touchera principalement les élèves issus des milieux les plus éloignés du système scolaire. L’accès à l’enseignement supérieur sera plus difficile pour les élèves issus de la voie professionnelle tandis que la déprofessionnalisation de ces formations rendra leur insertion sur le marché du travail plus difficile.
D’autres menaces pèsent sur les personnels et les élèves : instauration d’un statut de chef d’établissement pour les directeurs-trices en primaire, renforcement du pouvoir de celles et ceux du second degré, futur-es recruteurs de leurs personnels, modification des règles du mouvement qui amèneront à des affectations à titre définitif non choisies, salaire au mérite qui instaurera la concurrence entre les personnels…. La liste est longue des régressions qui s’annoncent.
Pour finir sur des considérations plus locales, la FSU s’interroge sur un article paru dans la presse. Comment le conseil départemental peut-il, dans un document de travail, se positionner sur une « absence pour l’Argonne d’un projet innovant et abouti ». Quand on sait que ce projet doit être présenté en janvier. Quel mépris pour le travail de citoyens, parents d’élèves et enseignants notamment, cherchant simplement à faire vivre un service public d’éducation de proximité.
Merci de votre attention.