Déclaration de la FSU Meuse pour le CDEN du 4 Février 2019

 

Mesdames et Messieurs les membres du CDEN

A la rentrée 2019, l’académie de Nancy-Metz va encore perdre de nombreux postes. Ainsi 119 postes ETP (et donc peut-être plus encore de postes réels d’enseignants) vont être supprimés dans le second degré dont 7 pour les collèges meusiens. Les dotations des lycées du département laissent à penser qu’ils ne seront pas épargnés. Les écoles de Meuse seront amputées de 14 ETP. Toutes ces suppressions de postes sont inacceptables pour la FSU. Les chances de réussir pour les élèves vont diminuer tandis que les conditions de travail pour les enseignants se dégraderont encore.

Dans le 1er degré, la FSU rappelle qu’avec ces 14 suppressions, la dotation départementale, fait historique, passe sous le seuil des 1000 ETP ! Les fermetures de classes, notamment dans les petites structures augurent d’une fermeture définitive programmée. Là encore, les chiffres parlent d’eux-mêmes : Près de 80% (contre 60% en 2003) des communes n’ont plus d’écoles ! Avec cette politique de suppressions de postes, restructurations en tout genre, c’est le service public d’éducation qui est délaissé. Les conséquences sont notables sur les élèves, leurs familles : des transports en augmentation constante, des amplitudes journalières qui ne donnent pas les mêmes conditions d’apprentissages sur les territoires. Cette politique publique négative entraîne à terme une perte d’attractivité des territoires ruraux. L’Etat ne lutte pas contre la désertification des campagnes, au mieux, il l’accompagne, au pire il l’organise !

Pour la FSU, il est grand temps de reconsidérer la place de l’élève. Ils ne peuvent être réduits à une statistique, une décimale ! Il est urgent de prendre en compte d’autres critères afin de donner à tous les mêmes chances de réussite et des conditions d’apprentissages acceptables.

Dans le 2nd degré, les établissements qui ont accueilli cette année les élèves issus des collèges fermés à la rentrée 2018, dans le cadre du « plan collège du XXIème siècle » devront, pour la plupart, se mettre au régime sec. La FSU déplore que la politique de l’institution soit de fermer des établissements scolaires pour accompagner la baisse des moyens alloués au département.

La FSU conteste la logique comptable qui est seule prise en compte par le Ministère pour organiser la réussite de l’ensemble de nos élèves. Certes la Meuse perd effectivement des élèves. Certes la Meuse ne jouit pas d’une économie fleurissante. Mais les choix qui sont faits aggravent sa non-attractivité.

Le travail de sape, engagé en France depuis 30 ans par la plupart des gouvernements successifs, se poursuit dans la même logique, c’est-à-dire la destruction des services publics. Aujourd’hui, le gouvernement, très attaché aux modèles de management pratiqué dans les grandes entreprises privées, applique ces nouveaux modèles à la fonction publique. A ce titre le projet de loi sur « L’école de la confiance » est édifiant … Dans ce système, les personnels de la fonction publique sont montrés du doigt. Leur seul tort : agir pour le bien de la communauté nationale plutôt que d’enrichir quelques-uns. Faut-il reléguer les enseignants, les policiers, les infirmières, les personnels administratifs qui ne produisent pas de richesse, au sens pécuniaire du terme, au rang des inutiles ?

La fonction publique doit permettre d’assurer des missions relevant de l’intérêt général dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la sécurité, de la justice, de la culture, de l’écologie, de la défense. Chacun, quels que soient ses revenus, son origine, son lieu de résidence, doit voir l’accès à ses droits assuré, partout sur le territoire. Force est de constater qu’en Meuse, nous nous en éloignons de plus en plus. Le département ne peut se permettre de perdre les compétences locales attachées à ce territoire et à la qualité de son service public d’enseignement.

Merci de votre attention